~ 30 janvier 2013 ~
Mon cadran sonne à 5h15... c'est vachement tôt!!! Je fais couler un bon bain pour William qui n'a pas eu la chance de prendre un "vrai" à la maison depuis le
4 octobre dernier. Il rechigne un peu de se faire lever aussitôt mais la vue du bain lui apporte bien rapidement un magnifique sourire sur les lèvres. William A.D.O.R.E. l'eau, l'adore à la puissance 10! Son grand plaisir est de se faire verser de l'eau sur la tête... Il répète alors "Encore. Maman. Encore."
Encore. Maman. Encore!
Nous étions attendu au Children's pour 7h30 au plus tard. Malgré le facteur incontrôlable du trafic, nous avons réussi à arriver en temps. Je lui ai passé une jaquette jaune pétant avant de passer à l'étage des salles opératoires.
Pendant que nous attendions le personnel chirurgical, un petit filet de "morve" transparent se met à lui couler de la narine droite. Hors de question pour moi que quelqu'un d'autre voit cela... Je me précipite dans la première salle de bain que je trouve pour le moucher i.n.t.e.n.s.i.v.e.m.e.n.t!! Pauvre enfant, sa mère est devenue une vraie "freak" des petits nez morveux.
Enfin, le chirurgien vient nous rejoindre.
Il veut savoir comment se porte William... Bien!
Il tousse? Il mouche?... Non!
"over my dead body" que je réponde par l'affirmative cette semaine.
L'anesthésiste vient nous rejoindre et commence à prendre les signes vitaux de William.
Elle s'attarde vraiment trop à ses poumons à mon goût.
Elle écoute son coeur... et à ce moment précis, William lui dépose un tout petit bisou sur la main. William et son baise-main légendaire!!!
Done deal pour Mme l'Anesthésiste! Elle est sous le charme et puis... au diable tous les signes vitaux de William! Il prend illico le chemin de la salle d'opération à 9h30. Youppi!!!! Après 6 semaines de retard, nous y sommes enfin. William est opéré ce matin! Je suis tellement mais tellement heureuse pour lui.
À 10h50, on me fait appeler, William m'attend dans la salle de réveil. Dès que je franchis les portes, je l'entend qui m'appelle sans arrêt. Je m'assois et on l'installe sur moi. Qu'il est beau mon William avec son petit pied tout neuf! Finalement, je prends ce cliché de lui afin que son papa ait une photo de son fils nouvellement opéré ;)
En salle de réveil dans mes bras
On lui a fait une ténotomie au pied gauche i.e. qu'on a sectionné son tendon d'Achille et Dr Benaroch en a profité pour lui faire un relâchement musculaire antérieur afin de bénéficier d'un maximum de récupération de flexibilité. 1h30 après son réveil, nous voilà descendu à l'étage des chambres. On nous en attribut une temporairement car le plan est de donner à William son congé vers l'heure du souper. En attendant, on fait passer le temps comme on peut,... Je donne à William son premier "popsicle" à la banane. Miam! Miam! Miam! En plus, match parfait avec sa jaquette d'hôpital ;)
William a le lit près de la fenêtre.
On espère toujours que nous quitterons l'hôpital aujourd'hui
Finalement, William refera une petite sieste sur moi en fin d'après-midi et à son réveil, je le trouve un peu chaud. Son infirmière vient pour ses signes vitaux et j'apprends qu'il fait 39.4 degrés de fièvre. On m'explique qu'il arrive souvent que les enfants fassent de la fièvre suite à une opération. Me voilà rassuré. Cependant, cette fièvre inopiné nous contraint à passer la nuit à l'hôpital. Pas de congé pour nous avant la prochaine tournée des médecins demain matin...
Avec tout cela, je n'ai pas trop mangé ni bu. Je ne veux pas laisser William seul et je n'avais pas prévu que nous resterions aussi longtemps à l'hôpital. Je grignote un peu, sans plus... William est aussi à jeun depuis hier soir. Il reçoit du soluté depuis l'anesthésie et ce, jusqu'au lendemain matin.
Un rare moment de repos dans cette nuit mouvementée
À 3h00, l'infirmière de nuit (Jézabel, qui est très gentille d'ailleurs) vient prendre les signes vitaux de William. Ni lui, ni moi n'arrivons vraiment à nous assoupir car nous partageons la chambre avec 3 autres familles et l'un des enfants est très, très malade. Je me lève pour assister l'infirmière et pour rassurer William mais je ne me sens pas super bien...
Moi: Jézabel, je crois que je vais retourner m'étendre, je ne me sens pas très bien...
Infirmière: Pas de problème, ça va bien.
Moi: ooookkkkkkk! ...... silence radio.....
Jézabel: Madame, Madame,...
Jézabel: Madame, vous ne me répondez pas!
Jézabel: Madame!
Moi: ... j'entends mais je ne suis pas capable de répondre....
Jézabel: Madame, vous ne me répondez pas!
Finalement, je reprends contact avec la réalité pour apprendre que Jézabel m'a attrapé, m'a empêché de m'effondrer par terre et m'a assise sur mon lit de camp. Là, au diable William dans son lit, on s'occupe de la mère. Les rideaux s'ouvrent, trois infirmières arrivent, on prend ma pression, elle est très basse, la machine vire au rouge et pousse des bruits strident, on prend mon pouls, bref je suis prise en charge! Pendant ce temps, William observe le branle-bas de combat autour de sa maman avec étonnement.
On prend soin de moi, on me nourrit, on m'offre à boire et tout doucement, je reprend du poil de la bête comme on dit ;) Je n'en reviens tout simplement pas de ce qui vient de se passer... En tout cas, je ne suis pas équipé pour m'engager dans une grève de la faim!
Il va falloir que je trouve d'autres moyens de chantage si cela devenait nécessaire ;)
Ensuite, quand je voulais me lever, William m'appelait "Maman" et il pointait mon lit comme s'il voulait me dire de me reposer. Il était tellement mignon mon petit homme. Il voulait prendre soin de sa petite maman.
À l'aurore, le médecin est passé... William venait de s'assoupir dans mes bras dans mon lit de camp. Je vous jure que c'était le confort!!!! Il n'y aurait pas de congé pour William tant que la fièvre n'aurait pas disparu... Il allait revenir sur l'heure du lunch.
La fièvre est tombé...
Il n'est jamais revenu...
Il n'a jamais répondu à sa pagette...
Nous avons quitté l'hôpital comme des bandits vers les 18h...
...sans avoir reçu de réel congé...
...ni anti-douleur pour William...heureusement, il n'en a jamais eu besoin!
On est tellement bien dans le confort de son foyer... et dormir dans SON lit, divin!
Fin de cette histoire banale qui est devenue une saga pour notre famille!!!!!
P.S. Pendant toutes ces heures passées ensemble à l'hôpital, nous avons expérimenté une communion comme jamais William et moi. Je comprenais tout ce qu'il voulait, ce qu'il tentait de me dire et je sentais qu'il me comprenait. Nous avons atteint un niveau fusionnel intense que je n'avais jamais expérimenté avec aucun de mes enfants. Il faut dire que c'était la première fois que je passais autant de temps à l'hôpital de toute ma vie. J'en suis bien chanceuse! Ce fut tout de même une expérience unique que j'ai adoré vivre avec William.
Le retour à la maison nous a ramené à notre petit quotidien et à nos mésententes habituelles... moi qui dit Non! et William qui fait ses crises ;p